En la lui remettant, le mécanicien lui avait signalé que sa moto faisait "un drôle de bruit". Une expertise déterminera qu'un embout de tournevis avait été "oublié" dans le moteur. Jean-Bernard, pilote chevronné, est mort quelques minutes après avoir récupéré son engin. Le garage est poursuivi pour homicide involontaire.
Un oubli aux conséquences dramatiques. Un mécanicien de Ponts-de-Cé, dans le Maine-et-Loire, comparaît vendredi pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel d'Angers. Il avait remis, le 2 mai 2013, à son client Jean-Bernard Rolland, une puissante motocyclette de type MV Augusta sur laquelle il venait d'installer un "shifter", dispositif permettant de changer les vitesses sans embrayer. Avant de laisser repartir le motard, le mécanicien avait signalé "un drôle de bruit" du moteur. Le moniteur de moto de 31 ans ne s'en était pas inquiété plus que ça et avait enfourché son engin. Il trouvera la mort quelques minutes plus tard après avoir gravement chuté, éjecté de sa monture.
L'oubli du mécano, "seule cause" de l'accident
Mais comment est mort ce pilote chevronné? Pendant l'enquête, une expertise judiciaire est commanditée. Elle conclut que "la seule cause" du mortel accident consiste en l'oubli d'un embout de tournevis de huit centimètres de long, retrouvé coincé dans la boîte à air de la moto. Le scénario mis en avant par l'expert est que le moteur est resté bloqué à sa puissance maximale, sans possibilité de débrayer. Même un pilote aussi expérimenté que Jean-Bernard n'a donc pu reprendre le contrôle de son véhicule.
Effondrés, les parents du jeune homme décédé ont intenté une action en justice contre le mécanicien, mais aussi contre le garage. Ils souhaitent "qu'ils (le mécanicien et le gérant du garage) reconnaissent qu'ils ont été négligents". "On a beaucoup de colère contre eux", ajoute la mère du motard.
Jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende
Pour l'avocat de la famille endeuillée, maître Patrick Rouillé, la faute est en quelque sorte double. Il y a d'abord l'oubli du mécanicien, mais aussi le fait de n'avoir pas su tirer les conséquences du bruit d'origine indéterminée signalé à la remise du véhicule. "On ne restitue pas, quand on est un professionnel, un engin potentiellement dangereux", assène-t-il. Du côté des défendeurs, on s'interroge sur la vitesse de circulation du motard au moment de l'accident. Un complément d'expertise va être demandé. Maître Patrick Descamps précise que "le matin même (du drame), le mécanicien a fait des essais en ville et autour de l'agglomération d'Angers et qu'il ne s'est rien produit". Des essais routiers dont l'existence est selon Le Parisien contestée par la partie demanderesse.
Pour homicide involontaire par imprudence, le mécanicien et le gérant du garage encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. La mort de Jean-Bernard, rappelait en octobre Le Courrier de l'Ouest avait suscité une vive émotion dans le milieu des motards de la région. Quelque huit cents personnes avaient ainsi participé à une marche pour rendre hommage au pilote.
Un oubli aux conséquences dramatiques. Un mécanicien de Ponts-de-Cé, dans le Maine-et-Loire, comparaît vendredi pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel d'Angers. Il avait remis, le 2 mai 2013, à son client Jean-Bernard Rolland, une puissante motocyclette de type MV Augusta sur laquelle il venait d'installer un "shifter", dispositif permettant de changer les vitesses sans embrayer. Avant de laisser repartir le motard, le mécanicien avait signalé "un drôle de bruit" du moteur. Le moniteur de moto de 31 ans ne s'en était pas inquiété plus que ça et avait enfourché son engin. Il trouvera la mort quelques minutes plus tard après avoir gravement chuté, éjecté de sa monture.
L'oubli du mécano, "seule cause" de l'accident
Mais comment est mort ce pilote chevronné? Pendant l'enquête, une expertise judiciaire est commanditée. Elle conclut que "la seule cause" du mortel accident consiste en l'oubli d'un embout de tournevis de huit centimètres de long, retrouvé coincé dans la boîte à air de la moto. Le scénario mis en avant par l'expert est que le moteur est resté bloqué à sa puissance maximale, sans possibilité de débrayer. Même un pilote aussi expérimenté que Jean-Bernard n'a donc pu reprendre le contrôle de son véhicule.
Effondrés, les parents du jeune homme décédé ont intenté une action en justice contre le mécanicien, mais aussi contre le garage. Ils souhaitent "qu'ils (le mécanicien et le gérant du garage) reconnaissent qu'ils ont été négligents". "On a beaucoup de colère contre eux", ajoute la mère du motard.
Jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende
Pour l'avocat de la famille endeuillée, maître Patrick Rouillé, la faute est en quelque sorte double. Il y a d'abord l'oubli du mécanicien, mais aussi le fait de n'avoir pas su tirer les conséquences du bruit d'origine indéterminée signalé à la remise du véhicule. "On ne restitue pas, quand on est un professionnel, un engin potentiellement dangereux", assène-t-il. Du côté des défendeurs, on s'interroge sur la vitesse de circulation du motard au moment de l'accident. Un complément d'expertise va être demandé. Maître Patrick Descamps précise que "le matin même (du drame), le mécanicien a fait des essais en ville et autour de l'agglomération d'Angers et qu'il ne s'est rien produit". Des essais routiers dont l'existence est selon Le Parisien contestée par la partie demanderesse.
Pour homicide involontaire par imprudence, le mécanicien et le gérant du garage encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. La mort de Jean-Bernard, rappelait en octobre Le Courrier de l'Ouest avait suscité une vive émotion dans le milieu des motards de la région. Quelque huit cents personnes avaient ainsi participé à une marche pour rendre hommage au pilote.